Ce matin je paie à la caisse d’un magasin de fournitures pour artistes et apprentis artistes. Devant moi deux jeunes filles en fleurs où peut être en boutons, trépignent d’impatience : leur cour de gouache a commencé depuis 10 minutes. Je les regarde avec leurs cheveux dépeignés et leur mine rose. Est ce qu’a leur âge j’étais aussi mal habillée ?

L’une d’elles a des boucles d’oreilles larges comme des assiettes, un short effrangé, qu’elle porte mi cuisses, des bas à damier noir, des pataugas argentées. Sa coiffure est un chignon pointu qui monte, bien noir, un long visage oblong, un pull vert à col roulé qui lui donne l’air d’un grand crayon.
Sa copine, c’est Matisse en chemise de peintre avec un grand manteau, des grands cheveux, des grandes chaussures et une grande bouche, un grand pantalon. J’apprends qu’elles sont en section mode.

Ce sont donc elles qui feront la mode de demain.
Demain, ça me rassure …

La vendeuse me demande si je fais partie de l’école aussi, je rougis de plaisir en lui disant qu’effectivement, mais c’était il y a dix ans, puis je ne me tiens plus de joie d’être assimilée à ces elfes prometteuses, divines et encore incomprises. Je pars en dansant.