Pendant ce confinement, beaucoup de choses ont changé pour moi. Adieu mon bureau jaune, adieu mes copains du co-working, adieu mes 7h de tranquillité totale, adieu le silence et les conversations téléphoniques tranquilles. J’ai rejoint avec mon scanner sous le bras, ma tablette sous l’autre, mon ordi en équilibre, un « bureau alternatif » une sorte d’atelier cracra aux vitres jamais lavées, au fond de mon jardin. J’y ai vite tiré une rallonge pour un brancher chauffage et matériel et me voilà.

Pourrais-je venir me confiner sous son bureau ?

« une chambre à soi ». Sans vaisselle, sans machines, sans injonction d’esclavage féminin, avec une porte qui ferme. Dans ma chambre à moi, la vitre est battue par le bruit des rosiers dépouillés, il fait froid, il y a trop de soleil entre 10h et midi. Il y a tous mes projets de peinture en jachère que je n’ai pas envie de poursuivre dès lors qu’ils sont interrompus (bonjour la ténacité) et des reliques des années d’école d’art. Il y a un plafond avec des trous et des trucs qui tombent sur la table ou je travaille. Tous les matin je retrouve mon lot de petits gravas. C’est chez moi.